j'ai un week end de 4 jours mais je me lève à 7 heures, avec le bourdonement de la radio, des voix et des musiques qui se font très fortes, d'un coup. le café renversé sur les carreaux gris de la cuisine. je prends des douches tièdes, je ne sèche pas mes cheveux, je n'essuie pas la mousse sur ma peau, je marche dans l'appartement, comme engourdie, entre les restes de sommeil. je marche encore trempée. je m'assois un instant dans le canapé, les tissus s'imprègnent de moi. un courant d'air pince la peau très fine, dans le cou, mal. j'ai froid et en passant devant le miroir. mon corps. blanc. gauche. j'ai des traits rouges sur le ventre, du violet sur les genoux. sur les bras, tout plein de grains
de beauté. les coudes. mon corps. il m'est là. j'essaie de lui parler, de le comprendre. lui il reste muet, mais ne sait pas se faire oublier. et je lis sans comprendre, mes yeux filent par dessus les phrases, illusions du regard. ma tête est ailleurs. elle rêve des vacances, elle trace les itinéraires sur le site de michelin, entre paris et kostzyn,
tant de villes seront traversées. elle pense déjà aux aires d'autoroutes, aux compteurs de kilomètres. à la joie des premières vacances passées ensemble. elle s'imagine les impatiences, les cafés, les cartes routières, les magasines people allemands auxquels on ne comprendra rien. les rires. le gris de Berlin, et puis tout de suite derrière, Oder,
et la campagne polonaise. enfin. le festival. la joie de retrouver cette langue, les intonations familières, les visages chaleureux. les embrassades aussi. et plonger dans cette masse de sacs à dos, les tentes, les feux, les chants et les guitares. la scène, le son des grosses enceintes qui font vibrer mon corps.
Là, tout de suite, y a du soleil chez moi. T'as fait vite! :)
(merci)