je voulais déguster le nouveau Paris. la nouvelle saison. le Paris des terrasses bondées, des serveurs débordés, et surtout de celui qui nous a dit des mots gentils quand il a vu que ça n'allait pas. qui nous donne toujours des pailles roses parce que ce sont nos préférées. je voulais parler aux voisins inconnus, je voulais croquer la large rondelle de citron qui avait plongé dans le verre de grenadine. je voulais faire la grimace à la venue de cette acidité qui monte aux oreilles. et je me laissai prendre par cette douce agitation. Je voulais être là, au croisement de la petite avenue P. et de l'imposante rue de la R. je voulais être au milieu d'ici, où personne ne va dans la même direction, où les gens se croisent se heurtent, se mélangent, filent tête basse, flânent les yeux en l'air. je voulais ne jamais plus voir l'individu, seulement des mèches qui fuient d'un chignon, les nez qui se font rose au soleil, les tempes qui transpirent, les yeux qui se plissent, les lunettes de soleil, les débardeurs blancs, les mots qui s'échappent, ceux qu'on rattrape. je voulais une anonyme parmi les anonymes, je voulais jouer à en être, avec celles qui prennent un air détaché, qui fixent l'absent là-bas, au loin. jouer aussi avec ceux qui veulent attirer les regards. et avec les mêmes qui quémandent, les nouveaux qui n'osent pas prendre un peu de place. ceux qu'on ne voit pas, et un jour, tout à coup, ils sont là, sans qu'on sache vraiment pourquoi.
je voulais le monde, oui le monde. je voulais cette putain de masse m'a serré la gorge, m'a chatouillé le coin des yeux. je voulais sentir ces mille saveurs, que m'envahisse tout ce gigantesque et fantastique mélange qu'est la foule. la foule, grosse, grasse, serrée, pressée, brassée, se pliant et se dépliant sans cesse. la foule, magistrale.
je voulais m'y perdre.
mais alors j'ai vu les courbes de sa silhouette
j'ai reconnu se façon de marcher
et j'ai vu ces yeux. ses yeux à lui.
et j'ai compris alors que tout était là, dans ce regard, ce corps.
que personne d'autre ne me surprendrai, ne me captiverai autant que lui. même la plus belle des foules.
ma foule, c'est lui.
Cette note me transporte. Elle me fait écho. Paris que j'aime.
J'allais dire qu'on se ressemble. Peut-être. Pas seulement toi et moi. Mais d'autres.
Et ça me réchauffe, tes mots, les leurs, de savoir que vous êtes quelque part. Là.
Je me demandais. Tu voudrais bien, tu serais d'accord, de me dire ton petit nom, une initiale. Quelque chose pour mettre un peu de toi dans mes liens.
Lise et K. ->merçi.
parce que j'aime quand nos mots se font écho.
et aussi parce que les votres résonnent là, quelque part au fond de moi. et ça m'aide. vraiment. ça apaise.
K. -> Enivrons-nous de la capitale..
Lise -> je me demande comment, nous, dans la foule. si nos mots d'ici survivrait, si ils se reconnaitraient, là-bas, à haute voix. dans les yeux aussi.
peut-être, peut-être pas.
sinon, j'm'appelle Estelle. :)
Dis, tu reviens bientôt, hein...?
me revoilà, pour ceux qui me Lise(nt). :)