l'air est lourd. une impression pesante s'est accumulée dans la ville, soudain immobile. et dans les coins de rues, là où les enfants jouaient, à l'instant, plus rien. l'air est vraiment lourd. sur l'asphalte grisonnant, les feuilles se cassent sous les pas lents des passants, impuissants. maintenant, elles ne sont plus qu'une poussière fine qui se lève et tourne doucement, avec le vent. le vent qui arrive, et repend un sifflement, lentement. il parvient à passer par le carré vide des fenêtres, fait se tourner les têtes. là-bas, une porte claque, des volets se ferment. ici, le rideau blanc se gonfle, un peu et puis beaucoup; enfin le rideau s'échappe et se met à danser. c'est le vent qui remonte ses jupons de soie.
et le ciel gronde. le vent lui montre ses jambes. parce que l'orage est là, hourra. le ciel gronde d'une voix grave, roque et calme. le vent est plus fort. les arbres se penchent sous la menace. les nuages sont sombres, maintenant. la tension est palpable. les grondements s'accélèrent, plus profonds et plus forts. les murs de la chambre palissent, le temps d'un éclair. l'orage l'a envahi toute entière. les coeurs se crispent. les mains se serrent. et toujours ce sifflement..
un nuage cède et se déchire enfin, délivrant une masse compacte et humide qui file à la lumière d'un lampadaire, et vient s'abattre sur les toits, coule le long des murs de pierre, frappe les vitres grises. l'eau se dépose partout, emporte avec elle la poussière sèche. l'eau nous offre quelques heures de fraîcheur, déposées près de la porte, cadeau matinal. ceux qui se lèvent tôt les dégusteront, le temps d'une promenade. et très vite la chaleur étouffante reprendra sa place.
//edit : il y a eu un problème avec les commentaires. je crois que ça fonctionne à nouveau. rassurez-moi..
Tu parles..
somewhere in between
Ta voix résonne