Vendredi.D'abord il y a eu les oraux des TPE.
L'écriture de notre scénette à minuit, les envois de bouts de "script" sur msn, on se creusait la tête pour trouver des choses originales, et puis on se disait "ah! dans 10 ans, on reparlera de ce jour, de ces TPE, et on en rigolera" et puis on s'est mis à rêver, de ces 10 ans, de tout ce qu'on voulait faire d'ici là. On a parlé de nos rêves, qu'on s'est promis de réaliser. Certains ensemble, d'autres, séparés, des rêves qu'on aurait jamais imaginé.
Les voyages en auto-stop en Amérique latine, la traversée de la Russie en train, les festivals. Passer son permis et un matin, où il fait beau, décider de partir, juste pour voir la Mer. se serrer dans la voiture, comme des grands. et pendant une journée, se laisser prendre par la plage, l'immensité du ciel, les mouettes, le sable, le vent dans les cheveux, le soleil dans les yeux qui se plissent, le sable entre les doigts de pied. Et puis rentrer à Paris. Et d'un coup, ça été notre tour. Alors, juste avant, il y a eu ce câlin, inattendu, les mains qui se serrent, les mains qui oublient toutes les tensions, les malentendus. Et on est entré dans la salle, il a fait rire le jury avec son accent espagnol, et il m'a regardé avec ses yeux qui souriait, et je devais rester sérieuse, j'essayais. une improvisation qui a marché, on était fiers de nous, c'est vrai.
Après on a marché dans la rue Oberkampf, à trois, sous un tout petit parapluie, les bouts de jeans trempés. les lacets imbibés d'eau de pluie qui traînaient, mais on n’avait pas envie de s'arrêter pour les faire. Et puis, une chicha qu'on a dégusté, et un jus de goyave, un thé à la menthe, symbole de notre petite victoire, la première.
et dans le train du retour je souriais un peu bêtement en repensant à tout ça.
Samedi.Place St Michel. devant la fontaine, il y avait des vieux qui manifestaient contre l'avortement. Un génocide, à ce qu'ils disaient. ils m'ont donné envie de vomir. une vraie nausée, avec ces slogans débiles, cet extrémisme puant.
Et après le cinéma, il y a eu des bouts de muffins à la myrtille, trempés dans du earl gray, des sourires en biais, des beaux gosses, et le serveur qui m'a demandé si je voulais "un C'estTout chaud, ou un C'estTout froid", et qui, avec un grand sourire, m'a donné deux muffins au lieu d'un.
Et le soir, le bar latino de st Michel. Y aller en voiture, faire trois fois le tour du quartier à la recherche d'une place, et finalement déplacer les poubelles pour pouvoir se garer. Ensuite il y a eu des mojitos, comme ceux de Vincent, des danses sensuelles, les pieds qui se touchent, la recherche du rythme syncro, des "arrête de tourner, j'ai une crampe à mon pied d'appui". et des rires nerveux qui voulaient tant dire. et lui sourire quand, chacune avec notre partenaire, on se retrouvait face à face.
{edit} je vais tuer ma prof d'histoire.
Bande son : Coco Rosie
Films : Frankie - Bleu