aujourd'hui j'regarde de jolis films comme celui là,
j'me gave de cachets contre les maux de ventre,
je vais pas en cours parce que c'est la grève,
je rentre avec I. dans un ciné, voir un film, au pif,
je mange des bonbons en forme de poisson,
j'ai mal aux dents,
j'enlève les boules de laine sur mon pull,
j'envoie des mails, des longs mails,
je lis des blogs,
je me vernis les ongles,
je découvre Aragon,
je fais tomber les cours de G. dans mon bain,
j'invente des excuses,
je fais des photos,
je me concentre pour deviner les odeurs auxquelles tout le monde s'habitue

Aujourd'hui ça sentait le vent, le citron, et la sauce harissa.




Hier, j'suis d'abord allé au cours de théâtre de T. et S., caché dans une petite impasse super jolie et surtout super romantique, à côté du Bon Marché. Il y avait des enfants qui s'essayaient à l'art de la comédie, entre autres un p'tit rouquin qui pouvait pas s'empêcher de se marrer sur scène. La prof, une ancienne actrice, sage et ridée, qui aujourd'hui se régale avec ces gamins, n'arrêtait pas de l'arrêter pour lui dire, d'un air super sévère : "ferdinand, je t'ai déjà dis qu'il fallait que tu articules, et surtout te concentrer sur ton regard : tu as les yeux qui rient tout le temps, ça ne peut pas continuer !". C'est sûr que Gavroche qui agonise avec des yeux qui rient, c'est peu crédible, mais quand même. ça m'a fait rire, demander à un gosse de contrôler ses yeux qui sourient.
Il y aussi eu T. qui a joué son monologue, c’était étonnant. c'était bien.

Après il y a eu le couscous. avoir faim. attendre. harceler le serveur pour avoir un supplément. Refiler toutes les carottes à S., troquer contre des morceaux de viande. Et puis mettre un quart d’heure à choisir des pâtisseries, pour finalement, ne rien prendre.
et en descendant Ménilmontant, se rappeler devant une grande entrée, qu'ici habitait une amie d'enfance.
Se faire passer pour un livreur, entrer et dire "salut tu te souviens de moi ?". sourire. laisser un numéro, sur bout de papier journal. se promettre de se revoir. être émue.

Et tout à l'heure, la chicha. des fous rires.
Des batailles de labello, et des flashs d’appareils photos.



ps : j'abandonne la parité, au niveau de linkage là-bas à droite. c'est pas ma faute si les filles écrivent mieux que les garçons. :p
non, enfait, ils écrivent juste beaucoup moins. dommage.


Bande son : The Greatest – Cat Power
Film : La mauvaise éducation, l'ivresse du pouvoir




Je lis depuis ce matin.

Je suis en train de finir la Recherche du temps perdu.
C'est tout simplement sublime.

Enfin, finir la Recherche.. Faut pas dire ça, car c'est maintenant que tout commence.

Quel plaisir que de chercher le temps.


*


Il commence ici, il est là, entre ces pages, j'en suis sûre.
Je le sens.




ah.. les premiers beaux jours
j'm'en suis rendue compte ce matin : en étude, j'ai levé à la tête, il y avait les oiseaux qui chantaient, les rayons de soleil derrière l'arbre qui faisaient des ombres sur les pages de mon livre, il y avait aussi le bruit de la tondeuse, dans le fond.
on a eu envie de sortir de cette classe, et aller s'allonger dans l'herbe, au parc des Buttes-Chaumont. juste comme ça.
on ne l'a pas fait. Mais on a quand même eu un premier jet en prenant le café sur la terrasse du Lubia.
J'dis au Lubia, parce qu'au Charbon, ils tournaient un film, une scène du moins (peut être 3 heures de galère pour 3 secondes de film, mais bon). alors, le café était remplis de figurants qui attendaient le départ de la caméra. et deux trois acteurs inconnus, on les scrutait en se disant, "peut-être que dans 10 ans, ils seront au festival de Cannes, alors.." et puis ils nous ont viré, gentiment, mais quand même.
bref, je disais donc, on était sur la terrasse du Lubia, avec le café et la clope, il y avait plus de lumière qu'à l'habitude. et le soleil nous chauffait la peau du visage, alors j'ai fermé les yeux, comme Juliette Binoche dans Bleu. et puis je me suis concentré sur ces rayons. c'était comme si la chaleur me touchait la peau. me caressait la peau. c'était court mais putain, j'étais bien.
et une voiture a klaxonné, alors j'ai ouvert les yeux et ça ma fait mal. comme la lumière crue du jour, fait quand on sort du cinéma.
Encore quelques mois. Trois.

à part ça, j'ai eu 16 en français. Youpi.



Vendredi.
D'abord il y a eu les oraux des TPE.
L'écriture de notre scénette à minuit, les envois de bouts de "script" sur msn, on se creusait la tête pour trouver des choses originales, et puis on se disait "ah! dans 10 ans, on reparlera de ce jour, de ces TPE, et on en rigolera" et puis on s'est mis à rêver, de ces 10 ans, de tout ce qu'on voulait faire d'ici là. On a parlé de nos rêves, qu'on s'est promis de réaliser. Certains ensemble, d'autres, séparés, des rêves qu'on aurait jamais imaginé.
Les voyages en auto-stop en Amérique latine, la traversée de la Russie en train, les festivals. Passer son permis et un matin, où il fait beau, décider de partir, juste pour voir la Mer. se serrer dans la voiture, comme des grands. et pendant une journée, se laisser prendre par la plage, l'immensité du ciel, les mouettes, le sable, le vent dans les cheveux, le soleil dans les yeux qui se plissent, le sable entre les doigts de pied. Et puis rentrer à Paris.
Et d'un coup, ça été notre tour. Alors, juste avant, il y a eu ce câlin, inattendu, les mains qui se serrent, les mains qui oublient toutes les tensions, les malentendus. Et on est entré dans la salle, il a fait rire le jury avec son accent espagnol, et il m'a regardé avec ses yeux qui souriait, et je devais rester sérieuse, j'essayais. une improvisation qui a marché, on était fiers de nous, c'est vrai.
Après on a marché dans la rue Oberkampf, à trois, sous un tout petit parapluie, les bouts de jeans trempés. les lacets imbibés d'eau de pluie qui traînaient, mais on n’avait pas envie de s'arrêter pour les faire. Et puis, une chicha qu'on a dégusté, et un jus de goyave, un thé à la menthe, symbole de notre petite victoire, la première.
et dans le train du retour je souriais un peu bêtement en repensant à tout ça.

Samedi.
Place St Michel. devant la fontaine, il y avait des vieux qui manifestaient contre l'avortement. Un génocide, à ce qu'ils disaient. ils m'ont donné envie de vomir. une vraie nausée, avec ces slogans débiles, cet extrémisme puant.
Et après le cinéma, il y a eu des bouts de muffins à la myrtille, trempés dans du earl gray, des sourires en biais, des beaux gosses, et le serveur qui m'a demandé si je voulais "un C'estTout chaud, ou un C'estTout froid", et qui, avec un grand sourire, m'a donné deux muffins au lieu d'un.
Et le soir, le bar latino de st Michel. Y aller en voiture, faire trois fois le tour du quartier à la recherche d'une place, et finalement déplacer les poubelles pour pouvoir se garer. Ensuite il y a eu des mojitos, comme ceux de Vincent, des danses sensuelles, les pieds qui se touchent, la recherche du rythme syncro, des "arrête de tourner, j'ai une crampe à mon pied d'appui". et des rires nerveux qui voulaient tant dire. et lui sourire quand, chacune avec notre partenaire, on se retrouvait face à face.

{edit} je vais tuer ma prof d'histoire.

Bande son : Coco Rosie
Films : Frankie - Bleu



Période intensément intense au niveau cérébral, parce que TPE à boucler, parce que demain oraux et que rien n'est encore pret,
les nuits sont courtes, mais la fin approche,
et bientôt un post digne de ce nom, quand j'aurais soufflé un peu.

bien à vous, les p'tits bloggeurs!




au printemps tu verras, je serais de retour

Il ya eu du froid, d'abord. au bout des doigts, et au bout du nez. Et après s'être congelé les orteils à l'air frais de la nuit, on s'est posé dans sa chambre. on a fait des bracelets, avec des grosses perles que j'avais trouvé au fond d'une armoire. au milieu des surprises Kinder, et des membres déboités de Barbies.

nous irons voir ensemble les jardins refleuris, et déambulerons dans les rues de paris.

Les perles étaient, en bois, de toutes les couleurs, de toutes les formes. on était comme des gamins. et puis on cherchait les perles avec des lettres pour écrire nos prénoms. mais il n'y en avait pas assez, alors on s'est retrouvé avec des trucs cons autour des poignets. MST. SNCF. RATP. et on riait, et on mangait de la baguette avec de la confiture de lait. et du coca sans caféine.

je ne suis pas de ceux qui meurent de chagrin, je n'ai pas la vertu des femmes de marins.

Et là, entre deux pages de Muze, je me dis que j'ai mal à la tête.je bois des aspirines, en écoutant le sifflement des bulles blanches qui, parce que je n'ai pas envie d'attendre, vont éclater sous mon palais. J'enfile des cafés, je lis des posts, et je regarde des bouts de fiilms, juste mes scènes préférées.

dis, quand reviendras-tu ? dis, au moins le sais-tu? que tout le temps perdu, ne se rattrape guère, que tout le temps perdu, ne se rattrape plus.