l'air est lourd. une impression pesante s'est accumulée dans la ville, soudain immobile. et dans les coins de rues, là où les enfants jouaient, à l'instant, plus rien. l'air est vraiment lourd. sur l'asphalte grisonnant, les feuilles se cassent sous les pas lents des passants, impuissants. maintenant, elles ne sont plus qu'une poussière fine qui se lève et tourne doucement, avec le vent. le vent qui arrive, et repend un sifflement, lentement. il parvient à passer par le carré vide des fenêtres, fait se tourner les têtes. là-bas, une porte claque, des volets se ferment. ici, le rideau blanc se gonfle, un peu et puis beaucoup; enfin le rideau s'échappe et se met à danser. c'est le vent qui remonte ses jupons de soie.
et le ciel gronde. le vent lui montre ses jambes. parce que l'orage est là, hourra. le ciel gronde d'une voix grave, roque et calme. le vent est plus fort. les arbres se penchent sous la menace. les nuages sont sombres, maintenant. la tension est palpable. les grondements s'accélèrent, plus profonds et plus forts. les murs de la chambre palissent, le temps d'un éclair. l'orage l'a envahi toute entière. les coeurs se crispent. les mains se serrent. et toujours ce sifflement..
un nuage cède et se déchire enfin, délivrant une masse compacte et humide qui file à la lumière d'un lampadaire, et vient s'abattre sur les toits, coule le long des murs de pierre, frappe les vitres grises. l'eau se dépose partout, emporte avec elle la poussière sèche. l'eau nous offre quelques heures de fraîcheur, déposées près de la porte, cadeau matinal. ceux qui se lèvent tôt les dégusteront, le temps d'une promenade. et très vite la chaleur étouffante reprendra sa place.

//edit : il y a eu un problème avec les commentaires. je crois que ça fonctionne à nouveau. rassurez-moi..


j'ai décidément la poisse. la première semaine de juillet, je devais partir avec S. et les autres en vacances dans le sud, la deuxième semaine, je devais faire une semaine de BAFA, une maladie me cloue au lit. la dernière semaine de juillet, je devais partir 6 jours avec J.et R., avec la voiture de R., en pologne, à l'aventure, au festival que j'attends depuis une an. elle m'appelle à l'instant et m'annonce qu'ils viennent de se séparer.du coup, plus de festival. Les deux dernières semaines d'août, je devais partir en bretagne, à île de ré d'abord avec I. et sa bande, et ensuite à quiberon avec G., mais comme il fallait bien déplacer la semaine de BAFA manquée, et qu'il ne restait de la place que la dernière semaine d'août, du coup, plus de bretagne. et à paris, tous le monde est parti.
et voilà mes vacances. elles se résumeront aux solidays, à une semaine de bafa, aux parties de rami, aux sourires et aux charmants mots du charmant L., en allant chercher ma soeur, de retour de colo., toute à l'heure.
mes vacances se résumeront à ça, à moins qu'une âme délaissée comme la mienne dans cette ville fantôme, ne veuille bien s'échapper quelque part avec moi, quelques jours, quelque part où il y aura de nouveaux visages, des rues inconnues, et d'autres saveurs dans l'air.
un billet de train, un sac de couchage et un peu de monnaie suffiront. si ça vous tente, faites-moi signe.
j'attends impatiemment vos messages.

ps: une de ces cruches hystériques qui racontent leur vie sur leurs pseudos msn vient de se connecter : aujourd'hui, elle s'appelait : - tro dla bombe ce debu de vacs !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! -
-_-


Après avoir passé une entière soirée à consoler une amie qui se trouvait séparée de son copain, séparation qu'elle avait elle-même volontaiemenet provoqué, je partage avec vous ces quelques sublimes lignes, tellement adaptées à la situation. j'espère que leur longueur n'arrêtera pas certains d'entre vous. bonne lecture. :)

le narrateur vient de provoqer une "fausse" séparation avec albertine


Dans tout bluff il y a, si petite qu’elle soit, une part d’incertitude sur ce que va faire celui qu’on trompe. Si cette comédie de séparation allait aboutir à une séparation ! On ne peut en envisager la possibilité, même invraisemblable, sans un serrement de cœur. On est doublement anxieux, car la séparation se produirait alors au moment où elle serait insupportable, où on vient d’avoir de la souffrance par la femme qui vous quitterait avant de vous avoir guéri, au moins apaisé. Enfin, nous n’avons plus le point d’appui de l’habitude. sur laquelle nous nous reposons, même dans le chagrin. Nous venons volontairement de nous en priver, nous avons donné à la journée présente une importance exceptionnelle, nous l’avons détachée des journées contiguës ; elle flotte sans racines comme un jour de départ ; notre imagination, cessant d’être paralysée par l’habitude, s’est éveillée ; nous avons soudain adjoint à notre amour quotidien des rêveries sentimentales qui le grandissent énormément, nous rendent indispensable une présence sur laquelle, justement, nous ne sommes plus absolument certains de pouvoir compter. Sans doute, c’est justement afin d’assurer pour l’avenir cette présence, que nous nous sommes livrés au jeu de pouvoir nous en passer. Mais ce jeu, nous y avons été pris nous-même, nous avons recommencé à souffrir parce que nous avons fait quelque chose de nouveau, d’inaccoutumé, et qui se trouve ressembler ainsi à ces cures qui doivent guérir plus tard le mal dont on souffre, mais dont les premiers effets sont de l’aggraver.
J’avais les larmes aux yeux, comme ceux qui, seuls dans leur chambre, imaginent, selon les détours capricieux de leur rêverie, la mort d’un être qu’ils aiment, se représentent si minutieusement la douleur qu’ils auraient, qu’ils finissent par l’éprouver. Ainsi, en multipliant les recommandations à Albertine sur la conduite qu’elle aurait à tenir à mon égard quand nous allions être séparés, il me semblait que j’avais presque autant de chagrin que si nous n’avions pas dû nous réconcilier tout à l’heure. Et puis, étais-je si sûr de le pouvoir, de faire revenir Albertine à l’idée de la vie commune, et, si j’y réussissais pour ce soir, que, chez elle, l’état d’esprit que cette scène avait dissipé ne renaîtrait pas ? Je me sentais, mais ne me croyais pas maître de l’avenir, parce que je comprenais que cette sensation venait seulement de ce qu’il n’existait pas encore et qu’ainsi je n’étais pas accablé de sa nécessité. Enfin, tout en mentant, je mettais peut-être dans mes paroles plus de vérité que je ne croyais. Je venais d’avoir un exemple, quand j’avais dit à Albertine que je l’oublierais vite ; c’était ce qui m’était, en effet, arrivé avec Gilberte, que je m’abstenais maintenant d’aller voir pour éviter, non pas une souffrance, mais une corvée. Et certes, j’avais souffert en écrivant à Gilberte que je ne la verrais plus, et je n’allais que de temps en temps chez elle. Or toutes les heures d’Albertine m’appartenaient. Et, en amour, il est plus facile de renoncer à un sentiment que de perdre une habitude.Mais tant de paroles douloureuses concernant notre séparation, si la force de les prononcer m’était donnée parce que je les savais mensongères, en revanche elles étaient sincères dans la bouche d’Albertine quand je l’entendis s’écrier : « Ah ! c’est promis, je ne vous reverrai jamais. Tout plutôt que de vous voir pleurer comme cela, mon chéri. Je ne veux pas vous faire de chagrin. Puisqu’il le faut, on ne se verra plus. » Elles étaient sincères, ce qu’elles n’eussent pu être de ma part, parce que, d’une part, comme Albertine n’avait pour moi que de l’amitié, le renoncement qu’elles promettaient lui coûtait moins ; parce que, d’autre part, dans une séparation, c’est celui qui n’aime pas d’amour qui dit les choses tendres, l’amour ne s’exprimant pas directement ; parce qu’enfin mes larmes, qui eussent été si peu de chose dans un grand amour, lui paraissaient presque extraordinaires et la bouleversaient, transposées dans le domaine de cette amitié où elle restait, de cette amitié plus grande que la mienne, à ce qu’elle venait de dire, ce qui n’était peut-être pas tout à fait inexact, car les mille bontés de l’amour peuvent finir par éveiller, chez l’être qui l’inspire en ne l’éprouvant pas, une affection, une reconnaissance, moins égoïstes que le sentiment qui les a provoquées, et qui, peut-être, après des années de séparation, quand il ne restera rien de lui chez l’ancien amant, subsisteront toujours chez l’aimée.


Marcel Proust, La prisonnière


je tousse depuis une semaine, et entre les cuillères de sirop, derrière la bouteille rose, le bouchon où se cristallisent les grains de sucre mous. mous et collants comme le temps en ce moment. qui languit dans ce milieu de juilllet. le temps qui pèse lourd sur ma peau, qui fait mal. et les gens s'éloignent I. vers la croatie, T. en estonie. et je reste dans cette chambre jaune qui m'appelle sans cesse, elle sent que j'ai peur, elle sait que je ne vais pas oser, je ne veux pas affronter tout ce qu'elle dépose devant moi. toutes les questions que j'évite mais qui malgré moi me frôlent, me heurtent, de tous les côtés. de l'extérieur. l'essentiel cependant siège en dedans, et y reste, comme paralysé. intérieur extérieur. extérieur massacreur. mon corps en haut d'une frontière. démêler mes pensées pour laisser passer. et écrire.


les solidays.
l'aller en métro, nous quatre, chargées de sacs, des sourires, faire de grands pas en direction du camping, les docs qui tapent sur l'asphalte et nos épaules dénudées. l'interview du mec d'nrj dans la file d'attente. monter les tentes pour fuire les averses. se plaire dans ces petites maisonettes, d'où on entend le grondement de l'orage, puis jean louis aubert qui chante -voilà c'est fini- et on a en les larmes aux yeux, les yeux emplis de toute cette magie. se dépécher pour aller sautiller sur les airs des violons de louise attaque. faire tous les stands, manger avec les yeux. passer des heures au coin relaxation, les meches de cheveux qui se soulèvent devant les ventilateurs, le corps sur les poufs géans, gonglés à l'air frais. se faire masser. redécouvrir les joies du camping : se coucher tard se levert tôt, sortir nos têtes ébourifées de la quechua brûlante, marcher 20 minutes pour les toilettes marcher 20 minutes pour la douche, marcher 20 minutes pour de l'eau, pour un peu de café. avoir mal au dos. soigner ses ampoules. avoir très froid, puis très chaud. s'allonger devant la scène, et dormir à l'ombre. derrière, un fond de sunshiners. les têtes posées sur une pile de sacs. se perdre mille fois dans la foule, se chercher. danser danser danser. se faire des tartines de nutella devant les tentes, assises dans l'herbe séchée, tuer les fourmis et parler avec l'accent marseillais. se créper les cheveux. croiser le sosie de kristen dunst. se déchaîner au silent disco sur de vieilles chansons de l'époque de nos parents, let the sunshine in et lets twist again. et aussi parler à tout ces gens, courir d'une scène à l'autre, chanter très fort et entendre nos voisins campeurs reprendre en choeur. manger n'importe quoi, en rire. être hypnotisé par anis, se balancer avec le swing de maceo parker. vibrer tous ensemble, assis par terre, ultras serrés devant l'écran géant. et pour finir bénabar, magistral. son petit costume noir court d'un bout à l'autre de la scène, saute, fait la comédie, et ses mots nous emportent. les trompettes, les choeurs, avoir des frissons. l'aimer, les aimer avec dis lui oui, le sac à main, midinette, le diner, la berceuse.. et démonter les tentes dans le noir, recompter 10 fois les sardines, dénombrer les étoiles. et rentrer, en voiture, la tête posée sur la vitre, les regarder dormir et penser repenser à béna, à ces 60 minutes de concert qui passent comme 60 secondes. et les 3 jours de festival sont un concentré de vie idéale.


ps: j'ai eu mes résultats des épreuves anticipées :)
Français écrit : 18 // Français oral : 13
Maths info : 17 // Sciences : 14 // TPE : 17 Bilan : surprise et heureuse :)