se plaire dans cette routine parisienne, parce que c'est bien de sortir de devoir sur table en papotant, en se disant que c'était difficile et qu'on a rien compris, et puis slalomer entre les voitures qui klaxonnent au carrefour paralysé, parler fort à cause des marteau-piqueurs et autres musiques citadines, et rire tellement la circulation est chaotique, se dire que le piéton est roi. nous sommes rois .et je connais le trajet par coeur, on va arriver chez lui, manger en vitesse, et il va faire le clown pour nous faire rire. et après on ira au café s'assoir sur des fauteuils bancals. et il y aura des grains de sucres sur la table en bois vernis. et des cendres en dehors du cendrier. et de l'eau renversée. toujours. parce qu'on reste des enfants. autour de cette table, les semaines s'écoulent. et nos paroles, lancées dans le vide oppressant, nos paroles cherchent à s'accrocher.
et chaque fois que la grande porte s'ouvre, battante, il y a l'odeur de l'hiver qui entre.


demain retour au lycée et accessoirement bac de sport, pentabond, à savoir s'élancer, faire un pas à cloche-pied puis 4 bonds plus ou moins gracieux, et enfin attérir dans le sable humide qui colle aux pieds. au cours de sport il fait généralement froid et la prof est toujours royalement désagréable : "zéro. recommence." avec elle, les explications, les conseils, les encouragemments, c'est toujours " si tu fais ça... c'est zéro. si tu fais si, c'est zéro." dire plus deux trois mots non chiffrés à un élève reléve pur elle du miracle. elle est de celles qui savourent leurs vocations d'enseignantes pédagogues.
à part ce détail olympique, les post-it s'acculument et mon bureau est dans un état critique. et c'est décidé, à noel je demande la carte mk2 illimitée, pour passer mes journées au cinéma.
edit : nouveau lien musical là-bas à droite :)


je rentre de cette soirée chez G où les bouffées de cigarettes se mélangent aux verres couleurs fluorescentes, où les gens rient fort, où on mange des raisins puis des lasagnes et après des patisseries orientales achetées en face. Je rentre de cette soirée et entre la station liberté et l'École vétérinaire, là où le métro sort l'espace d'un instant du sous sol noir, et passe au dessus de la seine, et le plafond vert du wagon sépare divise en deux un autre espace plus célèste. à gauche les nuages clairs sur un fond noir sont d'une transparence froide et iréelle. à droite le brouillard blanc lacté me surprend mais déjà les lèvres sombres et épaisses du tunnel se referment sur le train, et les fronts posés sur la vitre sale ne sentent plus qu'une vibration éléctriquement régulière.