j'écris ce post à la hâte, par peur que le sommeil emporte les détails, détails O véritables trésors. je veux que tout ça reste tel quel. je ne me relirais pas, je n'effacerai pas, je ne corrigerai rien. je lâche tout d'un coup, comme ça viendra.Aujourd'hui j'ai eu 17 ans. 17 ans tout ronds, tout blancs.
Embrasser ma famille, le matin, d'abord. Se préparer, se sentir belle.
je devais aller chez G., je m'attendais à voir du monde chez lui, des bougies, des cadeaux. je m'attendais à une surprise. mais le voilà qui met sa veste grise, qui me dit
"n'enlève pas tes chaussures, on part. je t'emmène au restaurant. tu choisis ce que tu veux." et j'ai choisis l'autre café, à l'étage, la grande salade du chef, lui un pavé de boeuf au roquefort. j'me sentais bien.
et ensuite entrer dans cette classe, les voir arriver avec cette part de gâteau au chocolat, cette belle maladresse, leurs paires d'yeux qui brillent, mon coeur qui bat fort. et les fleurs. ah! les fleurs. un parfum qui sent l'été, une bande dessinée en polonais que je leur ai lu à haute voix. une liste de 17 hommes pour moi. des corps qui se serrent. les trouver si beaux, eux avec moi, ici, un bout de vie.
et la magie de l'anniversaire fait son effet. j'ai même retrouvé dans les mots de M-A., elle qui m'avait tellement déçue. ce que j'aimais tant en elle, il n'y a pas si longtemps, je l'ai vu à nouveau, un instant. elle m'a fait rire, avec son innocente sincérité, dans quelques mots qu'elle m'a glissé en cours de maths, quand elle s'est retourné, j'ai vu pour la première fois son visage de poupée aux traits fins, le crayon noir sur ses yeux, qu'elle avait mis comme une enfant de 14 ans le fait dans l'ascenseur, derrière le dos d'une mère. elle avait une beauté nouvelle., des mots d'avant. elle m'a émue, je ne m'y attendais tellement pas.
et il a eu la chica, mais je n'ai plus la force de raconter.
mais je crois que ce que je retiendrais d'aujourd'hui, c'est le soir. avec J et I, les deux seules qui aient jamais vraiment compté pour moi. on s'est d'abord engueulé au téléphone, et sur les poufs de ce centre commercial abandonné, on a su oublier, profiter. on a tenté d'aller chez J, puis chez I, et finalement on s'est retrouvé dans ce qu'on appelait à 8 ans, la "cabane". un petit espace caché dans au fond d'un coin d'arbres, tout près de chez nous. je crois qu'il y avait là un cerisier, avant. on s'est assis sur des tabourets en bois, sous les étranges escaliers. et on a bu des creek, mangé nos tartines de nutella. et on a parlé de sa relation avec R, on lui a dit nos vérités, elle a pleuré. il y avait des choses pas facile à dire, un franchise cruelle et nécessaire, mais à la fois, dans nos mots tant de délicatesse, de compréhension aussi. quelle chance que de les avoir eu près de moi pendant tant d'années, d'avoir grandi avec elles, de les connaitre aussi bien. de s'être séparé et de se retrouver plus fortes encore. on est si différentes, opposées même, mais on se trouve là, un soir de mai, et on vit des moments intenses. je ne sais pas raconter ce qu'il y avait là, j'ai l'impression de me répéter, de gâcher quelque chose en essayant de dire, gâcher parce que je ne pourrais pas tout dire, pas comme il faut, et parce que cette soirée est d'une pureté qui ne se raconte pas. qui se vit. c'est de la beauté dans des pleurs, de l'amour dans des mots pas beaux. si, magnifiques. comment dire, enfin, merde alors,
je voudrais vous expliquer. je trouve pas les mots justes, des mots qui ne trahiraient pas.
et se quitter et savoir que tout était là. j'en ai encore des frissons. merci.